Le langage est révélateur

Les mots dépassent ma pensée.

Demain, c’est jour de fête. J’ai nettoyé la maison toute la journée pour aider ma mère. Je suis épuisée, mais ravie, jusqu’au moment où mon père traverse le corridor luisant comme un sou neuf avec des chaussures crottées. Folle de rage, des gros mots sortent de ma bouche sans le vouloir. J’ai bien cru m’en ramasser une, mais la propreté du corridor m’a sauvée. Mon calme retrouvé, je me demande comment j’ai pu lui lancer des mots aussi violents.

Ton langage est révélateur.

Révélateur de quoi ?

De l'influence des forces négatives sur ta conscience.

Les mots sont sortis sans que je le veuille.

C'est bien la preuve. Elles traversent ton cerveau et te font dire ce que tu ne penses pas.

Est-ce que j’aurais pu les éviter ?

Ces forces sont très actives et difficiles à voir venir dans le langage. C’est plus facile de les remarquer dans la violence des gestes, par exemple.

J'étais si énervée que j'ai même prononcé "le nom de Dieu sans respect", comme dirait ma mère. Comment les forces négatives peuvent-elles m'influencer à ce point ?

à cause de ton inquiétude et ton insécurité.

Si quelqu’un détruit mon travail, c’est normal que je sois inquiète.

Quoique l’on puisse te faire ou dire, si tu ne souffrais pas d’inquiétude et d’insécurité, tu n’aurais pas besoin de réagir.

Mon travail terminé, je le trouvais parfait et espérais qu’il le reste pendant longtemps pour que ma mère soit contente de moi. Quand mon père l’a saboté, tout s’est écroulé.

Ton travail n'est pas saboté.

Il y a de la terre partout.

Ton inquiétude déforme la réalité.

Mon père m’a dit que je faisais une montagne d’un rien.

Il a raison.

C’est peut-être aussi la fatigue qui est responsable de mon langage.

Ne te cherche pas d’excuse et surveille-le, car au travers de ton langage apparaît une sorte d’émotivité cachée qui peut se révéler très laide.

Qu'est-ce que je peux faire pour éviter que cela se reproduise ?

Ne prend aucune situation au sérieux.

Un simple petit coup de brosse et le corridor reluit à nouveau. Ce n’était vraiment pas nécessaire de m’énerver.