Certitude dans l'action

Au bas de l’échelon médical, mon travail est bizarrement estimé.

La patiente qui m’a été confiée par le centre des soins à domicile, a un ulcère qui s’aggrave. Inquiète, j’appelle le centre chaque semaine depuis plus d’un mois et demande la visite d’un médecin. Rien à faire. Insistante, je m’entends dire que je n’ai pas les compétences pour juger de la gravité d’une situation. Je commence à douter de mes compétences et de la formation que j’ai reçue. Je plonge dans une vraie crise d’identité.

Ton adhésion aux façons de faire des autres te lie aux émotions. Ton identité réelle dépend de tes possibilités de t’en libérer.

Je mets en doute mon action. Pourtant, je croyais bien faire en alertant mes supérieurs.

Si tu utilises la loi du bien et du mal pour t’assurer d’être sur le bon chemin, tu vas vivre d’autres crises d’identité.

Pourquoi ?

Parce que cette loi fait aussi partie des structures liées à l’émotion.

J’ai confiance en mes supérieurs et en la formation théorique que j’ai reçue. Sur le terrain, je dois m’adapter à la situation et être très attentive au patient… Enfin c’est ce que je croyais.

Tu commences à voir de quoi tu es construite.

Je suis construite de règles qui ne tiennent pas la route.

Dans ce cas, pourquoi continuer à les suivre ?

Je vais toutes les envoyer au diable.

Si tu le fais, tu ne pourras te référer qu’à toi-même.

Tant mieux, ça ne peut pas être pire.

Ta crise d’identité ne sera pas résolue pour autant. Tu dois comprendre la raison pour laquelle tu vis cette expérience.

Il n’y a rien à comprendre, c’est seulement absurde.

Alors pourquoi avoir mis en doute ton action ?

Hum, peut-être parce que j’avais envie d’être conforme à ce que l’on me demandait.

En ne mettant plus en doute ton action, tu reconnaîtras en toi l’intelligence créative qui surplombe ton intellect.

J’aimerais bien avoir la preuve de l’existence d’une intelligence créative.

Contente-toi de sortir des influences extérieures bonnes ou mauvaises qui alimentent ta conscience. Soit tu avances lentement vers ton identité réelle, soit tu souffres brutalement comme cette fois-ci.

Je ne vais pas me décourager, mais sortir de ce travail qui ne me convient plus. Je parviendrai sûrement à m’exprimer un jour en fonction de moi-même et non des autres.