Rétablis le courant

Erreur de jeunesse, ou quand je me crois maligne

Je suis vexée ! On s’est fait blackbouler ! Il n’y avait plus de place au concert pour mon frère, mon copain et moi. « On va leur couper l’électricité ! ». Doux mélange de vengeance et de farce, ma réaction instinctive va leur prouver que j’existe et que je suis maligne. Je réfléchis au meilleur moyen de procéder et vois les fils électriques qui entrent dans la salle. Je les coupe. Rien ne se passe. Ce n’était sûrement pas les bons. Mon copain trouve un moyen plus radical : le transformateur.

Ton instinct ou ton sentiment, ce n’est pas ton intelligence.

Rien n’arrête ma réaction, il faut que j’aille jusqu’au bout. Que justice soit faite !

Quand tu réagis avec tes sentiments, tu te fais manipuler par ton âme.

Elle ferait ça pourquoi ?

Pour te faire vivre des expériences qui la feront évoluer.

Cool ! C’est bien d’évoluer. Je vais faire évoluer le concert et tous ceux qui en sortiront par cette nuit d’hiver. Le transformateur est facile à trouver car j’habite à côté du pylône où il se trouve. Moins facile de tomber sur le bon outil et le temps presse. Enfin une lumière jaillit du poteau électrique. Il est temps d’aller dormir. D’autres sentiments succèdent aux premiers : la peur et la culpabilité.

Tes sentiments nourrissent les mémoires qui te retiennent prisonnière.

C’est humain d’avoir des sentiments.

Ta naïveté vis-à-vis de tes sentiments t’empêche de voir qu’ils te séparent de ton intelligence réelle.

La police fait son enquête. Des jeunes pas très futés sont suspectés. Passer entre les mailles du filet et éviter la prison est peut-être un signe d’intelligence.

Il y a plusieurs sortes de prisons. Tes sentiments sont une prison dont seule l’intelligence réelle peut te faire sortir.

Vu la quantité de sentiments que j’éprouve, les murs de ma prison doivent être hauts, mais je vais essayer de voir par-dessus, grâce à la lumière de mon esprit.