Je pénètre sous la grande tente ronde en ayant préalablement enlevé mes chaussures et m’assieds tout près de la sortie. Le grand maître, en habit d’apparat, pénètre dans l’enceinte, s’assied en tailleur sur une estrade, boit une liqueur préparée dans un verre doré, se secoue et commence à parler. Je m’inquiète de toute cette mise en scène.
Tant que tu seras en recherche d’un maître, tu le trouveras, mais pas pour les raisons que tu crois.
Celui-ci me paraît très adulé. Je dois me montrer réceptive.
Etre réceptive, ne signifie pas l’être à n’importe quoi et sans contrôle de ta part.
Si j’ai été amenée là, ce n’est pas pour rien.
Il doit y avoir un équilibre entre toi et ton esprit, sinon tu vas vivre des tests comme celui-ci, donc une souffrance, parce que tu n’es pas capable de te protéger.
Me protéger de quoi ?
De ce qui t’empêche d’avoir une relation étroite et consciente avec ton esprit.
Je cherche un maître qui puisse m’aider à évoluer.
Ça te rend vulnérable. Tu ne vas pas rester toute ta vie en voie d’évolution et demeurer prisonnière d’une force plus grande que toi.
A côté de moi, une jeune femme est entrée en transe, alors que toute l’assemblée chante les bras levés au ciel. J’ai de la peine à participer. Je cherche du regard ma paire de chaussures pour m’en aller, car j’ai l’impression de perdre pied.
Si tu ne reprends pas possession de ton énergie, tu vas rester conditionnée par les lois karmiques. Sois attentive à toute forme de domination.
Zut, mes chaussures sont ensevelies sous celles des personnes arrivées après moi. Après une sortie que je voulais discrète et qui fut fracassante, je me retrouve à l’extérieur avec une envie pressante de retrouver ma famille.