Je fais ma prière matin et soir et vais à l’église le dimanche. Sinon, il va m’arriver malheur. La prière et l’église me protègent et m’assurent ma place au paradis. Dieu peut satisfaire toutes mes demandes.
Heureusement qu’il ne le fait pas.
Ma prière du soir me protège des cauchemars, des petits vers blancs de la soupe au riz et des serpents qui se glissent sous ma jupe.
Ta religion et tes prières ne vont pas te protéger contre tes peurs.
Si je ne vais pas à l’église et que je ne prie pas, j’aurai encore plus peur.
Je ne te dis pas de ne pas prier ni d’aller à l’église, je te dis que ça ne va pas te protéger de tes peurs.
J’insiste : Mon Dieu, protège-moi de tout ce qui pourrait me faire peur et souffrir la nuit ou le jour.
Ta peur, tu dois la comprendre, la vivre et en souffrir jusqu’à ce qu’elle n’existe plus, au lieu de faire des prières qui te donnent l’impression de la contrôler, alors que tu la camoufles.
Je n’arrive pas à comprendre ma peur.
La peur est l’action de ton esprit sur toi pour te faire réaliser tes faiblesses. Tu dois la vivre avec intelligence et non dans l’ignorance.
J’essaie de regarder la peur en face et d’observer les formes qu’elle utilise pour me faire flipper. Les vers blancs de la soupe redeviennent des grains de riz et j’évite d’une pirouette la main sous mes jupes avant de la voir tel un serpent.